mardi 29 mai 2012

Premier débat des législatives organisé par le journal le Progrès à l'Astrobal

Retrouvez mes interventions lors du premier débat des législatives organisé par le quotidien régional le Progrès ce vendredi 25 mai 2012 à l'Astrobal :



"A Villeurbanne, un débat animé, sans retenue mais respectueux



Publié  par le journal le Progrès, le 26/05/2012 à 06:00

Le Progrès organise un débat public dans chaque circonscription avant le premier tour des élections législatives le 10 juin. Si chaque candidat sera présenté dans nos colonnes, il n’est pas possible de les inviter tous au débat vu le nombre élevé de postulants dans certaines circonscriptions. C’est pourquoi Le Progrès a choisi de convier les candidats investis par un parti déjà représenté au Parlement ou dont le candidat aux présidentielles a dépassé la barre des 5 %. Pour favoriser le débat démocratique et tenir compte des enjeux locaux, nous nous sommes réservé la possibilité d’inviter un maximum de deux candidats supplémentaires par circonscription.

Hier soir à Villeurbanne, l’ambiance était appliquée, avec dans les échanges entre les candidats comme un parfum de la récente présidentielle. Pour Pascale Crozon dans son rôle de soutien au programme du nouveau président élu, mais aussi Emmanuelle Haziza pour défendre le bilan du président battu, alors que Stépahne Poncet pour le Front national veux déjà croire que le seul parti de droite désormais, c’est le FN



Emploi : tous veulent soutenir les PME-PMI



« Transition écologique » : l’expression revient chez Vincent Morland. Développements de la filière bois, de la chimie verte, etc, doivent selon lui permettre d’engager « une vraie reconversion de l’économie » et créer des emplois locaux.

Il défend notamment l’intérêt d’une formation « tout au long de la vie » et d’un soutien aux PME-PMI et à l’économie sociale et solidaire. « Il est temps de mettre en oeuvre un plan pour les PME-PMI », juge Elvire Cruz, attachée à améliorer leur compétitivité grâce à une « simplification administrative » et à un soutien à l’innovation. « Le chômage, c’est un actif sur six », pointe Stéphane Poncet, qui regrette un « déclin de l’industrie française ». Face à la mondialisation, estime-t-il, « il faut rétablir les frontières » et avoir une « réelle stratégie économique et industrielle ».

La croissance a été au coeur de la campagne et des interventions du président élu, rappelle Pascale Crozon, avant d’évoquer des pistes : énergies renouvelables, éducation, innovation, réforme de la fiscalité des entreprises.

« Il faut un pôle public financier » pour les PME-PMI, ajoute Sonia Bove. « La montée des inégalités est à la source de la crise », souligne-t-elle en citant Joseph Stiglitz (prix Nobel d’économie en 2011) et en évoquant le « programme social magnifique » de 1945.

Emmanuelle Haziza défend le bilan du président sortant et appelle à « s’attaquer aux causes du chômage » : elle compare - à l’avantage de l’Allemagne - rémunérations de salariés allemands et français et charges pesant sur les entreprises.

Elle souhaite soutenir filières à l’export, apprentissage et « lien intergénérationnel » (emploi des plus de 50 ans).





Sécurité : plus de policiers sur le terrain




Pour Elvire Cruz, sécurité doit rimer avec prévention. Ce qui ne l’empêche de souhaiter « une hausse des effectifs de police et une réorganisation de leur travail qui devient trop administratif ».

Elle serait favorable à la vidéosurveillance, mais dans un usage modéré.

Stéphane Poncet n’hésite pas à parler du « fléau de l’insécurité » quand il compare Marseille et Grenoble à Chicago.

Il critique « la justice trop laxiste et les prisons saturées », demandant des hausses d’effectifs dans la police et chez les magistrats, ainsi qu’une « tolérance zéro pour les multirécidivistes, même mineurs ».

Pascale Crozon veut « éviter de mettre les mineurs en prison », « doubler le nombre de places en centre éducatif fermé » et insiste sur la prévention. Elle note la perte de 67 postes de policiers à Villeurbanne en quelques années.

Sonia Bove veut aussi penser « à la prévention et à la dissuasion, avant la sanction ». Si elle réclame plus de policiers dans les rues, elle veut « aider cette jeunesse désœuvrée qui ne va plus en classe et voit ses parents sans emploi ».

Vincent Morland s’insurge contre « la politique du chiffre » du dernier gouvernement et « une politique uniquement répressive ».

Il veut « mettre l’humain en avant » pour plus de prévention, « une politique d’explication des sanctions, puis un énorme travail de réinsertion ».

Pas d’angélisme pour Emmanuelle Haziza : « Les mineurs qui sont à la prison de Corbas n’ont pas volé une pomme ou un Twix ! […] Quand on commet un crime ou un délit, on doit en répondre ».

Elle accuse la gauche d’avoir instauré « une culture du laxisme et de l’excuse » et demande « l’application complète des peines ».



Logement social : avec un taux de 25 %, la Ville est un bon élève


 

Stéphane Poncet fait le constat qu’il manque « 900 000 à 1 million de logements en France », mais estime qu’il est « utopique de concentrer toute la population dans des agglomérations ». Il voudrait « revoir les transports pour repeupler certaines communes », mais aussi permettre un « accès plus facile au crédit pour les couples ». Il s’interroge : « Pourquoi développer uniquement du logement social ? ». Et répond lui-même : « C’est une lubie de la gauche ».

Le constat fait par la Fondation Abbé Pierre inquiète Pascale Crozon : « Il y a 3,6 millions de Français mal logés. C’est inadmissible, surtout quand des villes s’exonèrent des 20 % de logements sociaux ». Elle accuse le gouvernement précédent d’avoir « supprimé les financements de dispositifs de réaménagement urbain comme l’ANRU ou l’ANAH, pour demander au 1 % patronal de prendre le relais alors qu’il a d’autres missions ».

« Penser que des gens n’ont pas de toit est terrifiant », lance Sonia Bove. « Il faut aller plus vite pour construire : trop de gens souffrent ». Elle souhaite le durcissement des amendes pour les villes qui ne se conforment pas à la règle des 20 % de logements sociaux.

Présentant le bilan de Nicolas Sarkozy comme « très respectable », Emmanuelle Haziza estime qu’« on ne peut pas tout résoudre en cinq ans ». Elle insiste sur « un demi-million de logements sociaux construits et 44 000 chambres étudiantes ». Pour aller plus loin, elle souhaite « construire plus, libérer du foncier, faciliter l’accession à la propriété et créer des logements intermédiaires à coûts maîtrisés ». Elle est contre l’idée de loyers encadrés.

Vincent Morland souligne que « sur les 3,6 millions de mal-logés, 600 000 sont des enfants ». Il juge que le logement est « un facteur de cohésion sociale et une clé pour l’insertion » et que la construction serait « un levier pour l’emploi mais aussi pour l’environnement ». Il demande « un moratoire de trois ans sur les loyers », « la construction de 500 000 logements par an, dont 160 000 logements sociaux » et « une révision à 25 % du taux minimum de logements sociaux par ville ». Elvire Cruz dénonce « les logements inoccupés » et souhaiterait « une révision de leur fiscalité ». Sur l’encadrement des loyers, elle pense que la question mérite d’être débattue afin de « maîtriser les augmentations ».



Questions express autour de choix très politiques



Rythmes scolaires : pour ou contre la semaine de 4 jours et demi en primaire ?


Les candidats se montrent prudents. Pour Pascale Crozon, le ministre de l’Éducation doit rencontrer représentants de parents d’élèves et de professionnels. Vincent Morland rejette toute précipitation : « On a 5 ans pour que l’Éducation nationale soit performante. » Stéphane Poncet n’a pas de position sur la question. Emmanuelle Haziza évoque le cas de parents séparés, qui auraient encore moins de temps à passer avec leurs enfants. Sonia Bove y est favorable : « Les enfants sont souvent fatigués en fin de semaine ». « Je vote pour, à condition que la journée supplémentaire soit le mercredi et qu’elle soit dédiée aux activités culturelles et sportives », explique Elvire Cruz.

Pour ou contre la séparation des banques de dépôt et des banques d’affaires ?


« C’est une mesure indispensable qu’il faut faire rapidement », pour Stéphane Poncet. Dans les pays où elle existe, « ça marche très bien », note Pascale Crozon. Sonia Bove est favorable : « C’était inconvenant, malsain et déviant d’avoir cette confusion. » Emmanuelle Haziza est « pour la moralisation de la finance ». « Je ne suis pas experte dans la finance », admet Elvire Cruz, qui voterait pour. Vincent Morland souhaite lui aussi une séparation et en profite pour poser la « question des paradis fiscaux ».

Pour ou contre le droit de vote des étrangers aux élections locales ?


« Je vote pour, oui bien sûr ! », lance Pascale Crozon. Après avoir été favorable, Nicolas Sarkozy a changé d’avis, enchaîne la députée sortante, convaincue qu’il s’agissait là de récupérer les voix du FN. Fille d’immigrés, Sonia Bove y est favorable, tout comme Vincent Morland. « C’est la dernière marche de l’intégration », considère Emmanuelle Haziza, qui évoque aussi l’idée de réciprocité. « Sur le principe, je suis pour », enchaîne Elvire Cruz retenant aussi l’idée de réciprocité. « Ça va à l’encontre de l’esprit républicain. Allez voir au Maroc si on vous donne le droit de vote ! », lance Stéphane Poncet.

Pour ou contre le mariage homosexuel ?


Elvire Cruz : « Je ne suis pas contre ». Stéphane Poncet : « C’est non ! » Pascale Crozon : « C’est une proposition de François Hollande. Je suis pour ». Sonia Bove : « Il n’y a aucune raison pour empêcher des gens qui s’aiment de se marier ». Emmanuelle Haziza est contre. Vincent Morland : « Pour. Et pour le droit à l’adoption par les couples homosexuels ».



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